La plus ancienne
mention du site date du XIe siècle dans une lettre qui relate la
fondation du monastère survenue deux cents ans plus tôt.
L'appellation, " villa " du texte évoqué laisse penser
que le site était occupé plus anciennement et la présence d'un
siège paroissial mérovingien suggère un peuplement gallo-romain,
la christianisation l'ayant suivi.Mais Blesle ne prend vraiment de
l'importance qu'avec la fondation d'un monastère de femmes par
Ermengarde, femme du comte d'Auvergne Bernard II Plantevelue et mère
du Duc d'Aquitaine Guillaume le Pieux, intervenue entre 845 et 889.
Dès l'origine, Ermengarde lui donne les terres et églises de
Saint-Saturnin de Leyvaux ( Cantal ) et de Saint-Etienne-sur-Blesle,
soit tout le bassin versant de la Voireuze. Ces propriété
s'accroissent vite, et en 1185, le monastère possède quinze églises
et prieurés situées en Haute-Loire, dans le Cantal, le Puy-de-Dôme,
la Lozère et l'Aveyron.
Placé sous l'autorité
et la protection du Saint-Siège, il suit la règle de Saint-Benoît.
Les moniales vivent en commun et le monastère possède un dortoir
mais certainement aussi, un cloître et un réfectoire. La
multiplicité de ses biens l'incite à créer des prieurés, occupés
par quelques religieuses et dirigés par une prieure.
Au XVe siècle, les
moniales abandonnent la vie commune pour vivre seules ou avec leurs
parents dans de petites maisons. Celles-ci s'édifient probablement
autour du cloître qui finit par disparaître totalement. Le
monastère de Blesle présente alors une organisation singulière :
bien que soumises à la règle de Saint-Benoît, les moniales vivent
comme des chartreuses ou des chanoinesses de Saint-Augustin. En 1628,
l'abbaye est agrégée à l'ordre de Cluny, ce qui ne modifie en rien
le mode de vie des religieuses blesloises. Enfin, le 16 mai 1789, a
lieu la sécularisation officielle de l'abbaye qui est transformée
en un collège de chanoinesses. Mais à la fin de la même année, la
Révolution fait subir à l'abbaye une sécularisation plus radicale
encore...
Blesle a connu aussi
des seigneurs laïcs. En 1163, la famille des Mercœur prend pied
dans la ville où elle fait bâtir une forteresse et profite de sa
position de force pour empiéter sur les droits et les biens de
l'abbaye, s'empare des droits de justice et finit par s'imposer comme
co-seigneurs de la localité.
Les abbesses doivent
transiger avec les seigneurs laïcs et une longue série d'accords et
de traités s'ensuit, aux termes desquels le Sire de Mercœur garde
la haute justice sur la ville et la paroisse de Blesle, tout en
reconnaissant tenir en fief de l'abbesse tout ce qu'il possède dans
la ville. Blesle possède deux justices. Celle de l'abbesse s'exerce
uniquement sur le bourg de Blesle. Partout ailleurs dans la ville et
dans la seigneurie, la haute justice est assurée par le seigneur de
Blesle.
En 1321, le dernier
seigneur de Mercœur étant mort sans héritier direct, s'ouvre une
crise de succession qui se termine en 1716 par le vente de la
seigneurie et du château de Blesle à Henri-Louis de Chavagnac,
seigneur du fief du même nom, situé sur la commune
d'Auriac-L'Eglise (Cantal).
La ville est dotée de
deux églises, Saint-Martin et Saint-Pierre et de deux paroisses.
Saint-Pierre est l'église abbatiale, et sa paroisse recouvre
l'étendue de l'abbaye. Ses paroissiens sont les religieuses, les
nobles de la ville, les officiers des deux justices, les pèlerins et
les pensionnaires de l'hospice. Saint-Martin est la paroisse des
habitants, mais l'église possède une chapelle Saint Jean, qui
abrite les seuls fonds baptismaux de la ville, où Nobles, Officiers
Ministériels et Secourus de l'Hospice aussi bien que roturiers, sont
tenus d'y faire baptiser leurs enfants ( En effet, à cette époque,
un non-baptisé ne pouvait pénétrer dans les lieux consacrés, et
par extension dans les monastères, et les sacrements de baptême
étaient donnés dans des baptistaires le plus souvent appelés
chapelle Saint Jean). Quand au cimetière, il est serré autour du
chevet de Saint-Martin qui sera détruit en 1830. Les moniales
avaient leur propre cimetière situé aux pieds des murs de l'église
abbatiale. Dans les deux églises des tombes étaient réservées aux
notables et aux officiants, leur parenté souvent comprise.
En 1558, un arrêt du
conseil du roi agrège Blesle aux treize " bonnes villes "
d'Auvergne, permettant à ses représentants de siéger à
l'assemblée des États provinciaux. Cette consécration intervient à
une époque de relative prospérité, période qui se poursuit au
cours du XVIIe siècle et dont témoignent encore les quelques
maisons à portail surmonté d'un fronton, de même que la chapelle
de La Chaigne, édifiée au sud du bourg en 1638 sur un lieu de
pèlerinage. Les corporations sont alors florissantes, notamment
celles des tisserands et des tanneurs.
Dès la fin du XVIIe
siècle, le nombre des habitants de Blesle diminue. Le XVIIIe siècle
est une période de crise et à partir du XIXè siècle, la décrue
de population, toujours constante, s'aggrave avec l'arrivée du
chemin de fer.
Ses
origines
Occupé
dès la période Néolithique, les plateaux étaient traversés par
de nombreux axes de transhumance : les drailles. Le territoire de
Blesle possède également plusieurs éperons barrés (site de
Chadecol), ainsi que de nombreux tumuli (site de la Pénide
d‘Espalem). Les prospections archéologiques et la toponymie
attestent une importante implantation humaine gallo-romaine entre le
début de l’ère chrétienne et le IIIème siècle.
Au
Moyen Age
La
plus ancienne mention de Blesle est connue grâce à une lettre de
l’Abbesse Florence adressée au Pape en 1095. Ermengarde, comtesse
d’Auvergne et mère de Guillaume le Pieux, fondateur de l’ordre
de Cluny, décide d’ériger un monastère de femmes entre 870 et
889. Les premières dotations sont les églises de
Saint-Etienne-sur-Blesle et de Leyvaux. Ermengarde se rend à Rome
pour le placer sous autorité apostolique.
Le
Pape lui assure sa protection et érige ce monastère en abbaye
bénédictine, sous le vocable de Saint-Pierre. A la mort de la
fondatrice, les possessions sont nombreuses. Une bulle du Pape Lucius
III daté de 1185 énumère tous les biens (Rentières, Autrac, la
Chapelle-Allagnon, Coren, Clavières, Chanet, Lusseaud, Saint-Victor,
Julianges, Chastel-Marlhac, Thérondels…).
La
fondation de cette abbaye bénédictine suppose l’existence d’un
cloître, un réfectoire et autres bâtiments conventuels. Or
aujourd’hui, il ne subsiste que l’église abbatiale Saint-Pierre.
Au XVèmesiècle,
les moniales abandonnent la vie communautaire pour vivre
indépendamment les unes des autres. Les maisons situées à
l’intérieur de l’enceinte claustrale révèlent la présence de
ces religieuses. Sur chacune d’elle, se trouve le blason de leur
famille, puisqu’il faut justifier de quatre quartiers de noblesse
pour entrer à l’abbaye.
Blesle possède
toutefois une particularité. Une seconde église, placée sous le
vocable de Saint-Martin, est construite. Elle est réservée aux
baptêmes et aux habitants du village. Il ne reste aujourd’hui que
le clocher.
La présence de ce monastère
attise la convoitise de puissants seigneurs : les Mercoeur. Ils
s’installent à Blesle dès le XIIème siècle.
Le bourg est désormais placé sous le joug d’une double autorité
: celle de l’Abbesse et du seigneur. De nombreuses querelles
viendront animer ces deux représentants du pouvoir, chacun voulant
s’emparer des droits de justice. La famille de Mercœur s’éteint
au XIVème siècle,
ce sont ensuite les Dauphins d’Auvergne qui prendront possession de
la seigneurie.
Blesle,
du XVIème au
XVIIIème siècle
En
1625, l’abbaye est agrégée à l’ordre de Cluny. Mais la réforme
clunisienne n’aura pas de prise à Blesle. Les moniales continuent
leur mode de vie. La règle s’assouplit au fil du temps pour
aboutir à la sécularisation du monastère peu de temps avant a
Révolution Française, les religieuses prennent le titre de
chanoinesse comtesse. La Révolution porte un coup fatal au monastère
pour aboutir définitivement à sa suppression. Les maisons des
moniales sont vendues comme biens nationaux. L’église Saint-Martin
est désacralisée et le clocher de l’abbatiale est détruit
…
Outre
son architecture médiévale, Blesle possède également des hôtels
particuliers et de nombreuses maisons à pans de bois. La ville
abritait en effet de nombreux artisans. En 1558, Blesle fait partie
des « Bonnes villes d’Auvergne » et entre dans une
période de prospérité. La corporation des tanneurs était la plus
ancienne mais c’est celle des tisserands qui deviendra la plus
puissante. Le nom des rues du village témoigne encore de ces
nombreuses activités commerciales et artisanales.
Le
XIXème siècle
Avec
le XIXème siècle,
Blesle entre dans la période industrielle. La population ne cesse de
décliner avec l’arrivée du chemin de fer malgré le développement
de l’activité minière avec le famille Châtillon. L’extraction
d’antimoine sur le secteur de Blesle-Massiac a permis de mettre en
place deux fonderies au Basbory de Blesle. En 1925, l’importation
de minerai étranger assure l’existence de ces fonderies jusqu’en
1958.
Il faut attendre les progrès techniques liés à
l’industrialisation pour l’amélioration des voies de
communication. La route de la vallée de l’Alagnon est ouverte en
1865 alors que la Compagnie du Paris-Orléans met en place la ligne
Clermont-Neussargues
archives départementales Haute-Loire
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire