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jeudi 26 septembre 2013

Les templiers : l'immolation

L'immolation des templiers
  (François J.-M. Raynouard 1761-1836)

Un immense bûcher, dressé pour leur supplice,

S'élève en échafaud, et chaque chevalier


Croit mériter l'honneur d'y monter le premier.
 


 
Mais leur Grand Maître arrive ; il monte, il les devance ;

Son front est rayonnant de gloire et d'espérance.


Il lève vers les cieux un regard assuré,


Il prie et l'ont croit voir un mortel inspiré.
 



 
D'une voix formidable aussitôt il s'écrie :

- Nul de nous n'a trahi son Dieu, ni sa patrie,


Français, souvenez-vous de nos derniers moments,


Nous sommes innocents, nous mourons innocents !
 
 
L'arrêt qui nous condamne est un arrêt injuste,

Mais il est dans le ciel un tribunal auguste


Que le faible opprimé, jamais n'implore en vain,


Et j'ose t'y citer, ô Pontife romain !
 


Encore quarante jours... je t'y vois comparaître ! "


Chacun en frémissant, écoutait le Grand Maître. 


 
Mais quel étonnement, quel trouble, quel effroi,

Quand il dit -
 " O Philippe, ô mon maître, ô mon roi,


Je te pardonne en vain ta vie est condamnée :


Au tribunal de Dieu, je t'attends dans l'année ! " 


 
Les bourreaux interdits n'osent plus s'approcher ;

Ils jettent en tremblant le feu sur le bûcher,


Et détournent la tête... Une fumée épaisse


Entoure le bûcher, roule et grossit sans cesse.
 


 
Tout à coup le feu brille à l'aspect du trépas,

Ces braves chevaliers ne se démentent pas.


On ne les voyait plus, mais leurs voix héroïques


Chantaient de l'Eternel les sublimes cantiques.
 


 
Plus la flamme montait, plus ce concert pieux

S'élevait avec elle et montait vers les cieux.
 


 
Votre envoyé parait, s'écrie... Un peuple immense,

Proclamant avec lui votre auguste clémence,


Auprès de l'échafaud soudain s'est élancé ...


Mais il n'était plus temps... Les chants avaient cessé.




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